Il existe un moyen simple pour avoir la bonne taille sans changer tout le temps d’outil.
Pencher l’outil.
Pour commencer, comprenons ce qu’est un brunissoir à main : un morceau de bois (ou d’os ou de cuir) creusé de rainures permettant de lisser les bords du cuir par frottement.
J’ai écrit un article sur comment lisser une tranche facilement, voici maintenant le geste expliqué.
J’ai écrit plus haut qu’il faut « pencher l’outil », je dirais même plus : le pivoter (histoire d’être plus précis dans mes termes).
Je m’explique :
La rainure est en creux (concave) et l’outil cylindrique, en pivotant le brunissoir on diminue la hauteur le l’espace concave. Les bords de la zone concave viennent toucher le plat du cuir.
Des photos pour illustrer :
La pince représente l’espace concave de l’outil (la rainure), le livre représente le cuir.
Si on met la rainure de l’outil dans l’alignement du cuir, on obtient ça
Si on pivote l’outil, on voit que les bords de la pince touchent maintenant le livre
Une vue de côté pour mieux comprendre le pivotement et l’effet qui en découle
Testez chez vous, vous verrez que l’on peut lisser la tranche d’un cuir de 2mm en utilisant une rainure de 4mm …
Un autre avantage, le gain de temps, car il y a plus de surface frottée en une fois et ce avec le même outil, plus efficace donc.
Merci à l’ Atelier de Françoise / LaSauvage, c’est avec leur aide que cet article est paru 🙂
Pour ceux qui ne savent pas de quoi je parle, vous pouvez le découvrir à cette adresse :
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Tithouan
11 février 2017Une vidéo pour compléter l’article protéger les outils de la rouille publié il y a quelques temps
Merci à l’ Atelier de Françoise / Claudia / LaSauvage / jade / Stephane / Drum et Ni, c’est aussi grâce à eux que cet article est paru 🙂
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Tithouan
17 décembre 2016Repasser la griffe à frapper, pas possible, et repasser l’alêne losange demande d’être très « prudent », car il y a un risque de ne pas retomber dans le trou déjà fait (et de percer à côté), ou de déformer le beau losange déjà fait (couture qui n’est plus aussi régulière).
Un outil est spécialement dédié à ça : l’alêne ronde
Cette alêne n’est pas faite pour percer mais pour agrandir le trou. C’est pour cette raison qu’elle ne doit pas être piquante mais comme pour une aiguille aux pinces, au bout arrondi. (Si ce n’est pas le cas de votre alêne ronde, limez la pointe)
Le fait qu’elle soit ronde permettra de ne pas modifier l’inclinaison du trou en forme de losange, il est certes un peu déformé mais pas modifié dans son angle. Du coup quand le cuir va se resserrer, on ne verra pas la différence.
Comme pour l’alêne losange, la tige doit-être polie pour glisser le plus facilement possible.
La tige commence fin et fini très large, permettant de gérer le besoin d’ouverture.
L’alêne ronde permet en outre de retrouver un trou de couture (parfois ils ne sont pas en face) et de les aligner (merci le manche pour cette belle prise en main) avant de passer les aiguilles.
Un outil qui devient vite indispensable quand on pratique la couture au point sellier, un gain de temps au final car on ne se prend pas la tête à forcer (mauvais signe) le passage des aiguilles, au risque de les casser.
Une vidéo sur ce sujet 🙂
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Tithouan
10 décembre 2016Un outil rouillé n’est pas fichu, mais pour garder sa qualité, il convient de le nettoyer à froid (certains nettoient à chaud, ce qui risque de retirer la « trempe » du métal, il devient moins dur).
Il suffit d’utiliser un accessoire que l’on trouve dans n’importe quel magasin de bricolage : La paille de fer 000
On prend un morceau, et on frotte l’outil avec.
La paille de fer 000 est un abrasif très doux, il peut donc retirer la rouille mais aussi décrasser le bois, à sec sans produits
Je vous invite à regarder la vidéo ci dessous pour voir, en direct, le nettoyage de vieux outils.
C’est simple et efficace, reste plus qu’à protéger vos outil pour ne pas que la rouille se réinstalle.
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Tithouan
03 décembre 2016La raison est très simple, l’embout emporte pièce de la pince est conique, il est donc plus large à sa base qu’à sa pointe.
Plus il y a d’épaisseur de cuir, plus la différence se fait sentir. De plus, le simple fait d’être affûté rend le tranchant plus « étroit » que le reste du tube (extérieur, le diamètre de la pièce coupée reste le même). Cet effet conique rentre la fleur du cuir lors de la pression, mais n’est pas présente sur l’autre face.
Comment faire ?
Il faut simplement « repercer » le trou en retournant la pièce (cuir du dessus va être en dessous) ou plutôt repasser l’emporte pièce dans le trou. L’embout va rentrer la fleur dans le trou et ainsi améliorer le rendu et équilibrer le rendu sur les deux faces.
Pensez à protéger la face côté martyr par une pièce de cuir pour ne pas marquer la fleur
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12 novembre 2016Je vais vous présenter ici une méthode que j’utilise pour la maroquinerie.
En sellerie harnachement, la pratique peut être différente, j’y reviens plus bas.
Quand on parle d’affûter une alêne, il faut avoir en tête la pointe d’alêne. C’est un affûtage « partiel ».
Le concept est simple, la pointe perce et le reste de l’alêne écarte le cuir (en forme de losange).
Ce cuir écarté va se resserrer autour du fil et ainsi améliorer la solidité et l’étanchéité de la couture.
La pointe doit donc être particulièrement fine et perçante, le tranchant de l’alêne n’étant que sur quelques millimètres (partie arrondie de la pointe de l’outil).
Toute la zone dans le prolongement ne coupe pas !
Si lorsque vous affûtez elle se retrouve tranchante, cassez ce tranchant (lime ou papier de verre grain fin). On doit pouvoir passer son doigt sans crainte de se couper.
Pourquoi certains utilisent une alêne aux côtés tranchants ? (en sellerie harnachement par exemple)
Parce qu’ils percent des cuirs épais, tout simplement. Qui dit cuir plus épais, dit qu’il sera plus dur d’écarter le cuir (qui va se refermer très vite pour le coup), mais aussi plus de matière, donc on le « coupe ».
Essayez ça avec un cuir de 1mm … c’est la déchirure assurée lors de la couture au moment de serrer le point.
La méthode d’affûtage « intégral » n’est donc pas mauvaise, juste pas adaptée aux cuir fins.
J’utilise des cuirs jusqu’à 3mm sans souci avec l’affûtage de la pointe (partiel), au delà, j’utilise une alêne affûtage intégral.
D’autres cassent la pointe de l’alêne et obtiennent une sorte de mini lame au bout de l’outil, c’est une adaptation pour l’utilisation de la griffe (peigne) ou molette à marquer les points de coutures, je ferai un article à ce sujet à l’occasion.
La méthode pour la maroquinerie a l’avantage d’être « rapide » à mettre en œuvre (il n’y a qu’une pointe à affûter).
Pensez à protéger vos outils pour que cet affûtage reste le plus longtemps possible.
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05 novembre 2016
Protéger ses outils, c’est primordial, et pour diverses raisons. Une lame qui ne coupe plus parce que le fil (tranchant) est abîmé, ou l’alêne qui ne perce plus correctement car la pointe est un peu tordue, c’est une perte de temps en affûtage et/ou d’argent à devoir réinvestir dans des lames.
Faire ces étuis de protection n’est donc pas une perte de temps, bien au contraire, c’est un investissement.
C’est en plus l’occasion de tester de nouvelles pratiques et de voir comment elles vieillissent. Tel type de couture ou montage, forme, tenue du cuir, vieillissement d’une teinture etc. Ou pour les débutants de s’entraîner, tout simplement.
Ce sont des objets qui vont être fréquemment manipulés, ils vont donc rapidement se patiner dans des conditions réelles (voire intenses pour certains).
L’idéal pour se rendre compte si quelque chose tient la route ou pas dans le temps (svp essayez la teinture bleue 🙂 ).
– Trousse à rabat, à gauche pour toutes mes matrices à frapper.
– Étui marron pour un abat-carre double de chez Vergez Blanchard.
– En haut, un simple bouchon pour protéger la lame du cutter et par la même ses doigts.
– Pareil pour la pointe d’alêne, c’est ce que j’ai trouvé de plus efficace … pas le plus sexy mais bon …- Pour l’abat-carre français, un simple morceau de cuir plié et cousu qui entoure la lame.
– L’étui avec « 5mm » cousu dessus, c’est pour mes griffes à frapper espace 5mm basé sur la trousse
– En dernier en bas, un étui fait rapidement pour protéger la pince emporte pièce (faut que j’en refasse un plus joli)
Faire ses étui à donc plusieurs fonctions : s’entraîner, tester et protéger.
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29 octobre 2016C’est un geste qui paraît basique, et pourtant aide grandement et limite les crampes ou la fatigue. Je croise souvent ce problème en stage lorsque mes stagiaires tente de percer un cuir sec de 2mm ou 3mm avec la pince emporte pièce (les cuirs nourris se perce plus aisément).
Au bout de quelques trous, c’est fini et vidé, voir certains y mettent tellement de crispation qu’ils ont les bras qui tremblent.
C’est sûr, il y a toujours la possibilité d’avoir des avant-bras très musclés mais à mon sens, même si on a les bras de Popeye, ce n’est peut-être pas utile de dépenser plus de force qu’il n’en faut.
Ce geste c’est quoi ?
C’est simplement tourner la pince en même temps que l’on met la force (presse) en rotation.
Je m’explique, la lame de l’embout est un tube affûté. Le tranchant est donc en forme de cercle.
Quand on serre la pince, ce tube vient appuyer sur le cuir, il ne le coupe pas vraiment, il agit en fait comme une presse.
C’est comme prendre une scie et appuyer dessus pour couper au lieu de faire le mouvement de va et vient qui va couper.
Ce mouvement, fait en même temps que la force, va entailler le cuir et agir comme un couteau et non plus comme une presse.
Une photo pour montrer le geste :
Voilà le geste, une astuce simple qui va vous aider à moins forcer et éviter les tendinites 🙂 et pour info on trouve ces pinces chez les vendeurs d’outils pour le cuir.
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17 septembre 2016A savoir que je n’ai pas testé tout le monde ! Ainsi, cette liste de fournisseurs est sans jugement, sans ordre d’importance ou de qualité. Il s’agit juste d’une liste en rapport à la maroquinerie et au travail du cuir.
Tanneries :
– tannerie-garat.com
– tannerie-chapat.com
– tannerie-gal.fr
– tannerie-radermecker.com
– tanneries de châmont : (pas de site internet) Avenue de Beaumont, 24470 Saint-Pardoux-la-Rivière
Vente en ligne de cuir :
– tannerie-chapat.com
– decocuir.fr
– logisdecordes.com : (apparemment le seul revendeur français du cuir « Hermann oak », réputé pour être un must en repoussage)
– stockcuir.fr
– fages-aiglon.fr
– cuirselection.com
– outilsloisirs.fr
– lamaisonducuir.com
– cuirenstock.com
– tandyleather.eu
– cuirtextilecrea.com
– cuirs-cpl.com
Catalogue en ligne (pas de vente en ligne donc 🙂 acheter sur place ) :
– cuirschadefaux.com
– decourt-freres.fr
– lareservedesarts.org : récupère des rebuts et chutes de matériaux dans les entreprises, les valorise et les revend aux professionnels de la création, stock selon arrivage.
Outillage et quincaillerie :
– eprose.fr
– turquais.eu
– vergez-blanchard.fr
– decocuir.fr
– crea-cuir.com
– cuirtextilecrea.com
– tandyleather.eu
– logisdecordes.com
– fages-aiglon.fr
– presseaoeillets.fr
Je ferme volontairement les commentaires de cet article, afin de ne pas le transformer en foire aux avis et/ou créer du conflit.
Comme écrit plus haut, c’est une liste de fournisseurs sans jugement de ma part (j’ai mes propres avis sur certains, positifs ou négatifs) mais je souhaite que chacun se fasse sa propre expérience, sans empiéter sur celle des autres.
Mes besoins, attentes ou opinions n’étant pas les mêmes que d’autres personnes 🙂 j’entends que ces autres agissent réciproquement.
Toutefois, si vous pensez qu’un fournisseur intéressant n’est pas dans la liste, envoyez moi un mail avec le nom et l’adresse du site internet. Je verrais, selon le site, pour compléter la liste de cet article et vous remercie d’avance.
Retrouvez le groupe Facebook de partage autour des patrons et de tout ce qui touche le cuir,
il existe un document à compléter,
regroupant des sites autour du cuir !
(il faut être inscrit)
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10 septembre 2016Utiliser une masse sous la pièce à travailler permet de diminuer le besoin de force physique.
Observons un forgeron car les autres métiers artisanaux ont plein de choses à nous apprendre !
Les outils pour façonner le métal : un marteau, une pince et surtout une enclume. Un forgeron sans enclume, c’est comme une maison sans toit : on est content de l’avoir. Mais ça ne sert pas à grand chose quand il pleut ! 🙂 (c’est une version simpliste, les forgerons utilisent d’autres outils. Disons que je n’ai pas besoin de faire un topo complet sur ce sujet ici)
Alors pourquoi cette enclume ?
Lors de la frappe, le marteau créée une onde de choc qui va écraser la matière. L’enclume permet de créer un « retour » de cette onde de choc vers la matière qui se trouve écrasée des deux côtés (en haut et en bas). C’est pour ça que le métal s’écrase ou s’étire lorsque le forgeron frappe.
En maroquinerie, c’est dans une moindre mesure (pas besoin de s’appeler Popeye non plus 🙂 ) mais le principe reste le même.
Pour assembler un bouton pression avec les matrices à frapper, une masse placée sous les pièces à assembler et hop, c’est réglé. Pareil pour les emportes pièces ou les griffes à frapper (pensez au martyr pour la sauvegarde de vos outils).
On utilise une table avec dans l’idéal un pied central, et surtout une pierre épaisse et dure comme surface de travail (la masse donc). Pour les mêmes raisons que plus haut, on aura besoin de moins de force pour faire entrer l’outil dans le cuir et écraser en profondeur les fibres. Quand on voit le nombre de coups à faire, autant s’économiser et être plus régulier.
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16 juillet 2016Un martyr, c’est un morceau de bois, de plastique dur, de cuir épais ou même de plomb. (utilisé autrefois mais déconseillé pour des raisons de toxicité).
Ce martyr, comme son nom l’indique, prend tout sur lui, pour le bien des autres ! 🙂
Il accueille en maroquinerie le tranchant ou les pointes des outils, sans être transpercé de part en part. L’outil gardera plus longtemps sont tranchant ou son « piquant », ce qui est un gain de temps, d’énergie et d’investissement au final.
Pour ma part j’utilise une plaque plastique de billot de boucher pour mes griffes à frapper. Assez dure pour que les griffes percent bien, et assez souple pour que le pointes entrent dans la plaque et percent correctement le cuir, sans émousser la/les pointe(s).
Pour les emportes pièce à frapper, simple lame droite ou courbe, ou pour faire des trous, j’utilise un martyr en cuir. Je colle (colle de farine) ensemble plusieurs couches de cuir et je mets sous presse. Cela permet d’avoir un cuir plus « dur ».
Pour le plomb, tas traditionnellement utilisé autrefois. Pour des raisons de toxicité, je préfère éviter. C’était pratique, car à la fois assez dur pour faire masse et mou pour ne pas abîmer les pointes ou les lames. Quand il était trop marqué, il suffisait de le refaire fondre.
Attention à ne pas avoir un martyr trop abîmé ! La fleur du cuir (surtout au tannage végétal) est très sensible. La peau risque de marquer, ou d’avoir des traces de griffure. Ces traces ne se voient pas forcement de suite mais peuvent apparaître lors de la teinture.
Dans ce cas, j’utilise un morceau de cuir « neuf » pour être sûr.
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09 juillet 2016En effet, la profondeur de la pince emporte-pièce ne permet pas d’aller plus loin que quelques centimètres du bord. On peut plier le cuir mais cela risque de déformer la pièce et de poser un problème de rendu sur l’objet final.
La solution : les emportes pièces à frapper.
Il en existe plusieurs dimensions du 1mm à plus de 50mm pour les plus gros.
L’utilisation est simple, c’est une tige métallique creuse et affûtée, que l’on frappe avec un maillet (et pas un marteau), le cuir à percer doit être placé sur un « martyr » (cuir, bois, billot de boucher, etc.) ce qui protégera le tranchant de l’outil.
Autre point important, sous le martyr, la masse. Il faut une masse dure (mini enclume, brique etc.) pour que l’outil perce plus facilement le cuir et demande moins d’efforts (même principe que la forge)
N’oubliez pas le martyr entre la masse et la pièce à percer !!!! Sinon le tranchant de l’outil va s’abîmer et ce n’est pas l’outil le plus simple à affûter.
Astuce : si vous êtes sur une table, placez la masse et le martyr au dessus du pied et pas au dessus du vide : cette zone est plus « souple » et va amortir le choc, ce que l’on ne souhaite pas.
Je conseille donc d’avoir un jeu d’emporte-pièces à frapper à disposition (au moins des dimensions de la pince). Même si la pince est très pratique et que je la conseille aussi, elle à ses limites. Les emportes pièces à frapper sont donc complémentaires et très pratiques, particulièrement sur un cuir dur.
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02 juillet 2016Débuter dans la maroquinerie ou le travail du cuir n’est pourtant pas un handicap pour faire la démarche de se créer un kit de base. Je reçois très fréquemment des mails me demandant quels outils acheter pour débuter … je réponds souvent que je ne peux pas dire précisément quels outils, ne connaissant pas le projet (comme pour les mails de demande de stage 🙂 ).
La peur de se tromper est très forte à ce stade, je le comprends et c’est bien normal, raison de plus pour bien penser votre projet AVANT !
En effet, ce n’est pas parce-que vous n’avez jamais travaillé le cuir que vous n’êtes pas à même de déterminer les outils dont vous aurez besoin, et là je viens d’utiliser le mot de base de tout ce que j’enseigne : le besoin.
Encore une fois (c’est quelque chose qui revient souvent dans mes articles et stages), que voulez vous faire en maroquinerie ?
En répondant à cette question, vous pourrez déduire des besoins et vous renseigner sur comment y répondre et avoir votre liste d’outils pour débuter le travail du cuir.
Pour rappel, il n’y a pas une seule façon de travailler le cuir mais une multitude, chaque personne développant son propre style et technique au service de la créativité et de ses besoins.
Il ne faut surtout pas débuter en pensant qu’il n’existe qu’une méthode ou qu’une approche dans le milieu de la maroquinerie (ce que certain veulent faire croire avec des « règles de l’art » à tout va, chaque artisan ayant ses propres règles de l’art 🙂 ).
Là c’est perdu d’avance pour l’efficacité et la rapidité d’apprentissage, vous allez tomber dans tous les pièges du débutant et surtout vous fermer à la créativité présente en vous.
Il faut avant tout déterminer vers quoi vous voulez aller (votre envie, c’est ça la clé de la réussite), ce qui peut évoluer au fur et à mesure du temps, et la trousse à outil aussi, par la même occasion.
Déjà avec ces bases … on peut commencer à travailler … vous pouvez lire un article sur une trousse à outil minimaliste que j’ai utilisé durant un temps pendant un voyage de plusieurs mois, on peut voir qu’il ne faut pas grand chose pour travailler le cuir …
Selon le type de cuir choisi, certains outils seront plus adaptés que d’autres …
je pense par exemple au couteau à pied (demi lune), souvent acheté pour faire de la maroquinerie, alors qu’il est plus « adapté » à la sellerie. Encore une fois, ceci peut-être un choix (certains le font, je lui préfère un tranchet), mais ne foncez pas directement vers un outil parce-que tout le monde le prend. Le milieu du cuir est vaste et la présence des outils pour selliers très forte, même si on commence à voir de plus en plus d’outils adaptés à la maroquinerie.
Il existe aussi des forums de passionnés, des groupes Facebook, où vous trouverez une belle quantité d’informations.
Réfléchissez donc à votre projet, votre envie de base (ce qui vous motive pour débuter la maroquinerie) et de là, déterminez ce dont vous avez besoin. Ce sera plus économique et efficace sur le long terme.
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11 juin 2016Le marteau est utile à une tâche simple et pourtant importante : marteler les coutures ou le cuir (les rivets dans certains cas aussi).
En effet, les outils à frapper en maroquinerie, qu’ils soient pour trancher, percer ou repousser ne sont pas frappés avec un outil en métal, mais par un maillet en bois, en cuir cru, en plastique etc.
Pourquoi ne pas utiliser un marteau pour les outils à frapper ?
Le marteau à force de frapper, va user prématurément les outils, car il est la plupart du temps plus dur (alliage et trempe) que les outils frappés. Du coup, ça fonctionne … certes, mais ce n’est pas un outil adapté à la frappe d’autres outils, sinon bonjour l’usure.
Même si le maillet à terme usera lui aussi l’outil, ce ne sera que beaucoup beaucoup plus tard.
Il sert donc essentiellement à marteler la couture ou le cuir, et aussi pour fixer des rivets, et pour ça, il faut qu’il soit lisse et propre, donc sans marques de coups, pour ne pas marquer le cuir lors de la frappe (c’est pour ça qu’il ne faut pas l’utiliser à autre chose 🙂 ).
La panne (la zone de frappe) est bombée (convexe) pour éviter que les coins de l’outil ne marquent le cuir.
On ne plante donc pas des clous avec un marteau de maroquinier, on ne frappe pas ses outils de repoussage non plus …
Dans d’autres corps de métier autour du cuir comme la cordonnerie, oui, il est utilisé, mais le cordonnier à un marteau spécial pour battre le cuir ou les coutures et un autre pour les clous … 🙂 Ce qui revient donc au même.
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04 juin 2016La lame d’une ancienne serpette est souvent en acier au carbone (d’où la rouille possible s’il a été stocké dans un grenier pendant 30 ans) et si vous tombez bien, le métal sera de qualité, bien meilleur que ce que l’on trouve sur le marché en neuf à l’heure actuelle, à moins de passer chez un forgeron professionnel ou de casser sa tirelire.
De plus, étant un couteau pliant à la base (selon le modèle bien-sûr, il en existe des non-pliants), on peut protéger le tranchant efficacement et prendre moins de place dans la trousse à outil.
Le faire soi-même, outre le faible coût, à l’avantage d’être adapté (angle de coupe), à votre physionomie.
C’est l’outil qui doit être confortable et être adapté à votre morphologie, pas l’inverse !
Sans parler de la seconde vie de ces vieilles serpettes et du plaisir d’utiliser un outil qui a déjà une histoire et qui va continuer 🙂
Voyons comment modifier cette serpette pour devenir un nouvel outil : un tranchet
Je n’ai pas de photo de la réalisation, elle a été faite il y a quelques années, mais je peux expliquer les étapes (je referais à l’occasion un nouvel outil avec prises de photos quand j’en ai l’occasion)
Pour commencer :
Selon le cuir que vous coupez, et la tenue de l’outil, l’angle de la lame sera à adapter. Personnellement, j’utilise un angle de 45° pour la base, et selon l’épaisseur de mon cuir, je vais diminuer ou augmenter cet angle en baissant ou levant le manche.
Reste à affûter la lame, pas besoin de faire un rasoir … le fil risque de s’user plus vite. Passer un encaustique pour protéger le tout.
A vous de jouer si vous vous sentez l’âme d’un bricoleur, moi j’adore faire ce genre de choses, ce tranchet sert essentiellement lors de stages ou quand je voyage.
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21 mai 2016Inventé par Bertel Sanders en 1807, le bouton pression est composé de 4 parties (la plupart du temps), pour être constitué d’une partie mâle et une partie femelle une fois mis en place.
Qu’est-ce qu’un bouton pression et comment le choisir ?
Je vous invite à lire cet autre article (si ce n’est pas déjà fait) présentant le bouton pression.
Avec quoi poser un bouton pression ?
On utilise des matrices (parfois fournies avec), mais attention, chaque matrice permet d’assembler un modèle et pas un autre. Souvent les dimensions sont standards, mais il m’est arrivé de devoir me fabriquer une matrice car le modèle sortait des normes habituelles. Vérifiez bien les dimensions donc !
Percer le cuir qui va accueillir la capsule et la partie femelle (la capsule est la partie visible du bouton pression).
Utiliser les matrices correspondantes pour fixer les deux pièces, le cuir entre le deux bien-sûr.
Percer le cuir pour accueillir le tube et la partie mâle (attention au sens, bien vérifier que tout s’emboîte avant de fixer définitivement).
De même utiliser les matrices pour fixer les deux pièce ensembles.
Vérifier que le bouton ne bouge pas !
S’il bouge, vous n’avez pas suffisamment fixé les pièces, vous pouvez le refaire, il n’est pas trop tard.
Vous l’aurez compris, il y a une logique pour poser un bouton pression, chaque modèle possède ses particularité et sa façon de le poser, à vous d’expérimenter !
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14 mai 2016Pointe sèche (autre nom utilisé) car il n’utilise pas d’encre ou de liquide, cet outil permet différentes actions dans le processus de fabrication d’un article en cuir.
Il s’agit d’une simple tige pointue émoussée, qui sert à tracer ou marquer sur le cuir (le plus souvent au tannage végétal, le tannage aux sels de chrome ne marque pas forcement de la même manière, il existe d’autres moyens de marquer), ou encore ranger un noeud entre deux couches de cuir, écarter deux couches de cuir et plein d’autres petits gestes simples.
Un simple clou peut faire l’affaire du moment qu’il est émoussé … il ne doit pas blesser la fleur du cuir mais juste le marquer (attention, c’est indélébile ou presque).
Il permet de créer une « mini gorge », où pourra se loger la pointe de l’alêne ou de la griffe à frapper et ainsi être plus régulier.
Quelques exemples :
Outil simple
Aiguille de matelassier emmanchée et seule (avec une aiguille à coudre pour les proportions)
Clou à ferrer les chevaux
Il existe bien d’autres possibilités, certains utilisent même un stylo à bille vide …
Tracer et marquer sur le cuir
Marquer la ligne de couture (gorge dans laquelle se loge la pointe de l’alêne, permet d’être plus régulier)
Vous l’aurez compris, c’est un outil à tout faire, sans encre qui risque de dégorger et tacher le cuir, utile pour manipuler les fils (découdre par exemple) et surtout pour tracer et marquer le cuir. La pointe n’a pas besoin d’être fine, à chacun de trouver son bonheur !
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02 avril 2016
Il existe plusieurs sortes de griffes à frapper
– griffe à frapper (peigne) pour marquer le cuir et ainsi faciliter le placement de l’alêne au moment de coudre, très pratique pour gagner en régularité et préparer le cuir à recevoir l’alêne.
– griffe à frapper pour le laçage, plate et droite, de différentes dimensions selon le lacet utilisé, coupe une simple fente.
– griffe à percer pour coudre comme avec une alêne losange, les griffes à frapper à pointe « diamant » (1, 2, 4, 6, jusqu’à 10 dents selon le modèle en 3mm, 4mm, 5mm, 6mm d’espacement entre les pointes)
C’est de cette dernière dont je vais parler, pour préparer le cuir pour coudre un point sellier.
Comment s’y prend-on ?
En premier on prépare ses pièces, on trace la ligne de couture.
on perce en plaçant les deux pointes externes de l’outil dans la ligne de couture, on fait attention à bien être perpendiculaire à la surface de travail et on martèle (un maillet est mieux que marteau métal pour ce genre d’outil, travailler sur un martyr) ici avec un 6 dents.
Ensuite on se remet dans 1 ou 2 trous déjà percés, et on aligne la pointe à l’autre extrémité dans la ligne de couture.
Ici avec un outil à 2 dents
Et voilà
Bon, les puristes vont me dire :
« Mais ?! Les trous ils sont dans le même sens sur les deux côtés ! »
Oui en effet, quand on va mettre les deux pièces pour coudre, on a les trous dans 2 sens …
C’est JUSTEMENT ça qui va nous permettre d’avoir un point sellier penché des DEUX côtés pour une belle couture, important sur une pièce de maroquinerie.
« Et si on colle ? comment les points ne seront pas bien en face ! »
En effet, dans le cas où l’on soude (colle), on va utiliser l’alêne en plus … on trace les lignes de couture, on perce une des faces à la griffe (je conseille celle la plus visible une fois le produit fini), on soude, puis on perce la seconde face à l’alêne, en retombant dans le trou déjà percé et en suivant la ligne de couture tracée auparavant (pensez à placer correctement l’outil pour que le losange soit inversé). L’effet est moins présent que non collé.
« Mon cuir est très épais, quand j’essaie de percer, l’outil est dur à sortir ! »
Normal (plus il y a d’épaisseur, plus les frictions et le serrage du cuir sont forts), dans ce cas on ne perce pas la totalité de l’épaisseur mais on fait un « pré-perçage » que l’on finira à l’alêne au moment de coudre.
Certains utilise les griffes pour percer toutes les couches de cuir en même temps … c’est un choix, je trouve difficile et aléatoire de rester parfaitement perpendiculaire sur plusieurs couches de cuir … le rendu n’est pas aussi précis (ou difficilement, le cuir est une matière qui bouge).
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A bientôt
13 octobre 2015
Il y encore peu de temps, j’ai fait une expérience intéressante, qui personnellement m’a beaucoup aidé techniquement.
Je suis parti en voyage, sans véhicule personnel (utilisation du train et co-voiturage), avec ma femme et mon fils de un an et demi.
Autant dire que les bagages doivent être légers, donc outillage minimum et efficacité obligatoire (Il faut être bon au Tetris pour les valises et je n’ai mes bras ont leurs limites !)
Voici les outils emmenés durant ce voyage qui a duré sur 1 année (en plusieurs fois), dans divers lieux et diverses régions de France.
– Pince à coudre de voyage (fabrication maison pour cette occasion)
– Outil pour tracer les lignes de coutures et marquer l’espacement des points (la fourchette sur la photo)
– Une râpe (finitions des tranches), oui c’est ce que l’on trouve en Pharmacie pour l’hygiène des pieds, ça fonctionne très bien … )
– Une planchette de bois pour la coupe (morceau de planche de cuisine, un côté pour la coupe et l’autre côté pour la teinte et tas pour frapper)
– Un réglet, 30cm, pour couper et tracer
– Un crayon
– Des ciseaux
– Une pointe à tracer (grosse aiguille à matelas)
– Une alêne losange
– Des aiguilles (qui se rangent dans le manche de l’alêne avec la pointe losange elle même)
– Un mini marteau
– Une lissette (ou plioir, os pour lisser)
– Une mini pince crocodile
– Une petite brosse à lustrer
– Un tranchet (forgé maison en initiation avec un copain forgeron, se tient comme un stylo, voici le modèle de trousse de protection utilisé)
– Un seul emporte pièce (c’était trop peu, ma pince emporte pièce m’a beaucoup manqué)
– Un abat carre (double 0/1 de chez Vergez Blanchard)
Non présent sur la photo : Du fil à coudre, du cuir et mon encaustique maison (mini pot bonne maman et une brosse à dent + chiffon), du papier de verre carrosserie grain 800 pour affûter mon tranchet.
Avec tout ça, j’ai fabriqué ou réparé :
licol (réparation et remplacement de pièces), collier pour chien, porte-feuille, porte-cartes, bourses, bracelets, ceintures, selle (réparation), sacs, etc.
Point de réflexion : je pense qu’il est intéressant de sortir du sur-équipement, maîtriser des outils simples, on y ajoute de la réflexion et de la motivation, on peut faire des merveilles.
Suite à différentes rencontres avec des artisans du Burkina Faso (sur place) quelques années auparavant, j’avais déjà épuré mon outillage (et commencé à travailler assis au sol), j’ai encore peaufiné la chose depuis, suite à cette expérience.
Cela prend plus de temps, mais on apprend à maîtriser ses gestes, ce qui est au final un investissement en efficacité pour la suite, donc un gain de temps et de maîtrise sur le long terme.
J’ai un outillage pro bien fourni, presque tout y est manuel ou mécanique (par choix, il ne me reste qu’un petit banc de finition électrique). Et j’utilise ces outils pour le gain de temps que cela apporte et aussi la facilité de mise en œuvre (confort), c’est indéniable. Mais depuis ce voyage et cette expérience de devoir travailler avec très peu, j’ai une maîtrise supérieure de mes projets et de ce que je peux faire avec tel ou tel outil, un œil neuf sur mon travail.
Expérience intéressante à vivre pour avancer, une prise de conscience sur nos réels besoins matériels et de comment y répondre.
Quel sont, selon-vous, les outils indispensables pour travailler la maroquinerie ? Laissez-nous un commentaire !
A bientôt
12 octobre 2015